Pour la première année, l’étoile artificielle restera au-dessus des États-Unis. Quand vous contemplez les quelque 200 milliards de milliards d’étoiles dans l’univers, l’idée d’en ajouter une autre ne vous viendrait probablement pas à l’esprit. Pourtant, la NASA prévoit de lancer une étoile artificielle en orbite au-dessus des États-Unis avant la fin de la décennie.
Depuis la Terre, la luminosité des étoiles varie en fonction de plusieurs facteurs, tels que leur distance, leur type et leur stade de vie. Des mesures très précises de ces paramètres peuvent nous aider à déterminer des éléments comme la vitesse d’expansion de l’univers en observant leur distance et le décalage vers le rouge de leur lumière en voyage.
Pour ce type de projet, il est crucial de connaître avec précision la luminosité d’une étoile, et c’est là qu’une étoile artificielle devient utile. La mission Landolt, nommée d’après l’astronome Arlo Landolt, nous fournira cette étoile artificielle lors de son lancement en 2029, en plaçant une source lumineuse calibrée en orbite à 35 785 kilomètres de la Terre.
« L’objectif est de déterminer si d’autres planètes en orbite autour d’autres étoiles pourraient également posséder des océans où la vie pourrait potentiellement apparaître et se développer », a expliqué Jamie Tayar, professeur adjoint d’astronomie à l’Université de Floride, dans un communiqué. « Pour chaque étoile, il est crucial de savoir exactement quelle quantité d’énergie elle émet et à quelle distance se trouve la planète, entre autres informations. »
L’étoile artificielle, en réalité un CubeSat, sera en orbite synchronisée au-dessus des États-Unis pendant sa première année. L’idée est que cette étoile envoie un taux d’émission de photons connu vers des télescopes sur Terre. Les astronomes pourront alors observer l’étoile artificielle à côté des objets spatiaux qui les intéressent, ce qui leur permettra d’évaluer leur luminosité.
« La mission Landolt nous permettra de réétalonner la luminosité de millions d’étoiles », explique Peter Plavchan, professeur associé de physique et d’astronomie à l’université George Mason, dans un article sur le projet. « De telles mesures ne peuvent être réalisées qu’avec une étoile artificielle en orbite, où le flux physique de photons est précisément connu. Ainsi, Landolt permettra d’affiner les paramètres de l’énergie noire, d’améliorer notre capacité à évaluer l’habitabilité des mondes terrestres et de faire progresser notre compréhension de l’évolution stellaire. »
On espère que cette mission aidera à identifier des zones habitables autour des étoiles, avec pour objectif ultime de découvrir une autre planète capable de soutenir la vie.
« Il y a tant de grandes questions en astronomie : comment en sommes-nous arrivés là ? Existe-t-il d’autres planètes comme la nôtre ? Les extraterrestres existent-ils ? », ajoute Tayar. « Mais ce sont des questions très complexes, et pour y répondre, les mesures doivent être extrêmement précises et exactes. »