Laurent tourelle
Une turbine révolutionnaire alimentée par de l’hydrogène renouvelable
Pour la première fois, un groupe européen dirigé par Siemens Energy et ENGIE a testé une turbine à gaz fonctionnant exclusivement à l’hydrogène renouvelable. Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’initiative HYFLEXPOWER, financée par l’Union Européenne, et vise à démontrer le potentiel de l’hydrogène comme vecteur énergétique vert pour la production d’électricité et de chaleur. Il offre également une alternative pour réduire les émissions de carbone dans les secteurs difficiles à décarboner.
Des tests de turbine 100 % hydrogène en France
Les tests du projet HYFLEXPOWER ont lieu à l’usine Smurfit Kappa, spécialisée dans l’emballage en papier, à Saillat-sur-Vienne, en France. Ce site utilise une turbine à gaz industrielle Siemens Energy SGT-400, adaptée pour fonctionner uniquement à l’hydrogène. Une étape clé du projet a été la transition d’un mélange de 30 % d’hydrogène à une turbine entièrement alimentée par de l’hydrogène pur.
Ce développement prouve non seulement le potentiel de l’hydrogène, mais montre aussi que les centrales à gaz existantes peuvent être converties pour utiliser cette source d’énergie propre. Cette méthode innovante combine plusieurs technologies, telles que l’électrolyse, le stockage d’hydrogène et sa conversion, en un seul lieu de production.
L’intégration de l’hydrogène pour une production d’énergie efficace
L’un des principaux avantages de cette approche est la possibilité d’utiliser efficacement l’hydrogène renouvelable. Cette avancée représente un modèle pour les futurs projets de décarbonisation industrielle. Selon Siemens Energy, l’hydrogène peut transformer une région à faible émission de carbone en un centre de production énergétique propre et pratique pour les applications industrielles.
Surmonter les défis liés à l’utilisation de l’hydrogène
Exploiter une turbine alimentée uniquement par de l’hydrogène vert est un défi majeur. L’hydrogène présente des caractéristiques spécifiques qui, comme sa vitesse de combustion et la température de ses flammes, compliquent sa gestion en termes de sécurité et de résistance des matériaux. Toutefois, grâce à une nouvelle technologie de combustion sèche à faibles émissions et des mesures de sécurité renforcées, ces défis ont été surmontés.
L’intégration d’un électrolyseur de 1 MW et d’un réservoir de stockage d’hydrogène de près d’une tonne a également été nécessaire pour assurer la production continue de cette énergie propre.
Une solution pour les industries à forte intensité énergétique
Ce projet est particulièrement important pour les industries à forte intensité énergétique, telles que l’industrie des pâtes et papiers, la cimenterie et la sidérurgie. Il démontre que les infrastructures actuelles peuvent être adaptées à l’utilisation de l’hydrogène, offrant ainsi aux industries un moyen de réduire leurs émissions de carbone tout en maintenant une productivité optimale.
Le futur de la décarbonisation industrielle avec l’hydrogène
Le succès du projet HYFLEXPOWER n’est qu’un début. Le consortium prévoit d’étendre cette technologie pour couvrir non seulement la production d’électricité, mais aussi le chauffage industriel. De nombreuses industries peinent encore à se chauffer sans émettre de gaz à effet de serre, et l’hydrogène pourrait bien être la solution.
L’utilisation d’hydrogène vert, produit à partir d’énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire, pourrait révolutionner la manière dont les industries s’adaptent à une énergie propre. Le projet a pour objectif de commercialiser cette technologie à plus grande échelle, contribuant ainsi à l’atteinte des objectifs climatiques de l’Union Européenne et soutenant les industries dans leur transition vers la neutralité carbone.
HYFLEXPOWER : Un pas de géant vers un avenir plus durable
L’initiative HYFLEXPOWER représente une avancée majeure dans l’utilisation de l’hydrogène renouvelable pour les procédés industriels. Ce projet ouvre la voie à la décarbonisation de secteurs industriels difficiles à transformer. Une fois la technologie déployée et commercialisée, elle pourrait offrir un avenir plus durable aux industries, non seulement en Europe, mais à l’échelle mondiale.
