Le combat de gifles, un sport largement clandestin, gagne en popularité. Toutefois, les médecins constatent que les participants montrent des signes de lésions cérébrales après avoir participé à ces compétitions.
Un sport de combat risqué
Le slap fighting, comme on l’appelle également, consiste à ce que les concurrents se frappent mutuellement au visage avec toute leur force, à mains ouvertes. Le vainqueur est celui qui accumule le plus de points après une série de frappes ou qui reste le dernier debout. Les points sont attribués en fonction des dégâts infligés par la gifle et de la réaction du concurrent frappé.
Contrairement à d’autres sports de combat, les participants ne portent aucun casque pour se protéger et doivent recevoir le coup sans se défendre ni se baisser. Toute tentative de protection est considérée comme une faute.
Une croissance internationale alimentée par Power Slap
En janvier 2023, Power Slap, une société de promotion fondée par Dana White, directeur de l’UFC, a diffusé pour la première fois ce sport à la télévision. Depuis, sa popularité n’a cessé de croître, s’étendant des États-Unis à d’autres pays. En octobre de cette année, le Royaume-Uni accueillera sa première compétition de combat de gifles poids lourds à Liverpool.
Des inquiétudes croissantes pour la santé des participants
Si ce sport attire de nombreux spectateurs fascinés, il suscite aussi des inquiétudes. En 2021, le combattant polonais Artur Walczak a subi une hémorragie cérébrale après avoir été mis KO lors d’un combat de gifles. Il est décédé quelques semaines plus tard des suites de cette blessure.
Les vidéos promotionnelles de Power Slap montrent des participants présentant des signes évidents de commotion cérébrale. Toutefois, aucune étude formelle n’a encore quantifié les risques.
Analyse médicale : Des signes alarmants de commotion cérébrale
Pour évaluer ces risques, une équipe de neurologues de l’Université de Pittsburgh a étudié 78 vidéos de combats de gifles en ligne. Ils ont découvert que plus de la moitié des participants montraient des signes visibles de commotion cérébrale. Les symptômes comprenaient des troubles du mouvement, un regard vide, ou des difficultés à se relever après une chute.
Selon l’équipe, les résultats suggèrent que les combats de gifles pourraient causer des lésions cérébrales traumatiques avec des conséquences à long terme.
Une surveillante renforcée et des précautions nécessaires
Les chercheurs soulignent la nécessité d’une surveillance étroite des participants avant, pendant et après les combats. Ils estiment que le risque est amplifié par l’impossibilité de se défendre, ce qui permet des coups directs et violents à la tête.
Une étude aux limites, mais révélatrice
Bien que l’étude présente certaines limites, comme la taille réduite de l’échantillon et la subjectivité potentielle des observations basées sur l’analyse vidéo, les chercheurs ont pris des mesures pour réduire les biais. Ils concluent que le slap fighting pourrait être plus dangereux qu’on ne le pensait, et qu’il est essentiel d’envisager des stratégies pour prévenir des décès neurologiques parmi les participants.
L’étude est publiée dans JAMA Surgery .