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Feu vert pour la première usine de captage du carbone en Californie, capable d’absorber 46 millions de tonnes de CO₂

Pixabay

Après avoir reçu l’approbation des régulateurs, la Californie s’apprête à lancer sa première usine de capture du carbone, malgré des résistances locales. Cette installation pionnière, qui sera construite dans le comté de Kern par la California Resources Corporation (CRC), a pour objectif de capturer le CO₂ et de l’injecter profondément sous terre, réduisant ainsi son impact sur le climat.

Le conseil de surveillance du comté de Kern a approuvé la semaine dernière le permis de construction de cette usine sur le champ pétrolier d’Elk Hills, situé dans la vallée de San Joaquin.

Un projet de grande envergure pour réduire les émissions de CO₂

Le projet vise à collecter les émissions de CO₂ des industries avoisinantes et à les stocker dans les réservoirs de pétrole épuisés en sous-sol. Selon le CRC, Elk Hills pourrait devenir l’un des plus grands sites de séquestration de CO₂ aux États-Unis, avec une capacité d’absorption de plus d’un million de tonnes par an, l’équivalent des émissions annuelles de 200 000 véhicules. À terme, l’usine pourrait emmagasiner jusqu’à 46 millions de tonnes de CO₂.

Image par Nicola Giordano de Pixabay

« Ce projet marque une avancée importante pour le comté de Kern et le CRC dans le cadre de la transition énergétique de la Californie », a déclaré Francisco Leon, PDG du CRC, qui a souligné que la capture du carbone devrait stimuler l’emploi dans le secteur de l’énergie et améliorer la qualité de l’air local.

Une stratégie vers la neutralité carbone d’ici 2045

La Californie s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2045, sans pour autant cesser totalement sa production pétrolière. Pour ce faire, l’État mise sur le développement des énergies renouvelables et sur la capture du carbone pour compenser l’usage des combustibles fossiles. Cette stratégie inclut des projets de captage et stockage du carbone (CSC) comme celui d’Elk Hills.

Un sujet qui divise : espoirs et scepticismes autour du CSC

Si ses défenseurs voient dans la capture du carbone une solution pour réduire la dépendance aux énergies fossiles et atteindre les objectifs climatiques, d’autres remettent en question son efficacité, son coût et sa sécurité.

Les détracteurs estiment que le CSC pourrait permettre aux industries de poursuivre l’exploitation des combustibles fossiles sans rendre de comptes, tout en étant une solution encore peu éprouvée.

Craintes locales et opposition au projet

Le projet suscite des inquiétudes parmi les habitants et organisations locales du comté de Kern. Des résidents et groupes communautaires ont fait part de leurs craintes que le CO₂ stocké sous terre ne s’échappe, risquant d’agir comme un gaz asphyxiant.

Certains géophysiciens craignent également que l’injection du gaz dans le substrat rocheux ne provoque des tremblements de terre, en raison de la sismicité induite.

Des appels à des alternatives directes pour réduire les émissions

Des voix s’élèvent pour privilégier d’autres approches de réduction des émissions. « Kern devrait prioriser des stratégies de réduction directe des émissions plutôt que de miser sur la capture et le stockage du carbone », a déclaré Natalia Ospina, directrice juridique du Center on Race, Poverty & the

Environment, au Los Angeles Times. Elle insiste sur les risques potentiels pour la santé publique et l’environnement local, affirmant que « les communautés du comté de Kern ne devraient pas servir de cobayes pour cette technologie ».

La position du CRC : un projet sécurisé et basé sur une technologie éprouvée ailleurs

Pour répondre aux critiques, le CRC a précisé que le Département de la planification et des ressources naturelles du comté de Kern a réalisé une évaluation minutieuse des risques potentiels.

Bien que cette technologie soit nouvelle en Californie, le CRC assure qu’elle est utilisée en toute sécurité dans d’autres régions depuis des décennies, et se montre confiant dans sa capacité à atteindre les objectifs de séquestration du CO₂ sans risque pour l’environnement.

Publié par Laurent tourelle

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