La tâche nécessiterait 10 septillions d’années pour être accomplie par un ordinateur classique.
Google et l’ordinateur quantique : une nouvelle révolution ?
Google a récemment annoncé des avancées spectaculaires dans le domaine de l’informatique quantique. Sa nouvelle puce, Willow, pourrait réduire considérablement les erreurs quantiques et ouvrir la voie à des ordinateurs quantiques « commercialement pertinents ». Mais au cœur de cette annonce se cache une affirmation intrigante : ces calculs pourraient impliquer d’autres univers.
Une puce quantique plus performante
« Willow a réalisé un calcul de référence standard en moins de cinq minutes, ce qui prendrait à l’un des supercalculateurs les plus rapides d’aujourd’hui 10 septillions (soit 10 25 ) d’années, un nombre qui dépasse largement l’âge de l’Univers », a expliqué Hartmut Neven, fondateur et directeur de Google Quantum AI, dans un communiqué de presse .
La puce Willow marque un pas en avant majeur pour Google Quantum AI :
- Elle utilise davantage de qubits pour réduire les erreurs de manière exponentielle, un défi crucial en informatique quantique.
- Willow a exécuté un calcul en moins de cinq minutes, une tâche qui prendrait 10 septillions d’années (10²⁵ ans)sur un supercalculateur classique, un temps bien au-delà de l’âge de l’univers.
Cependant, cette tâche est-elle vraiment utile ? Le calcul en question consiste simplement à produire une distribution aléatoire, une opération certes difficile pour un ordinateur classique, mais sans application pratique immédiate.
Une suprématie quantique contestée
Le concept de suprématie quantique, introduit par Google en 2019, reste sujet à controverse. À l’époque, Google affirmait avoir effectué un calcul qu’aucun ordinateur classique ne pouvait reproduire. Cependant, des experts, notamment chez IBM, ont contesté ces résultats en affirmant que des solutions classiques pouvaient rivaliser.
Le calcul effectué par Willow en 2023 est similaire à celui de 2019, reposant sur une tâche spécifique mais limitée dans son utilité réelle.
Des calculs dans le Multivers ?
Une déclaration intrigante de Hartmut Neven, responsable de Google Quantum AI, suggère que ces calculs pourraient s’appuyer sur des processus dans des univers parallèles, en lien avec l’interprétation des mondes multiples de la mécanique quantique.
Selon cette théorie, l’interférence quantique se produirait entre différents univers, permettant aux ordinateurs quantiques de converger plus rapidement vers une solution.
Cette idée repose sur le concept de « parallélisme quantique » proposé par le physicien David Deutsch.
Cependant, cette affirmation reste purement spéculative. Les ordinateurs quantiques fonctionnent indépendamment de l’interprétation adoptée en mécanique quantique (mondes multiples, Copenhague ou autres).
Le fonctionnement des ordinateurs quantique
Contrairement aux ordinateurs classiques, les ordinateurs quantiques :
- Exploitent la superposition, où les particules peuvent être dans plusieurs états en même temps.
- Utilisent l’intrication pour relier plusieurs particules, de sorte qu’une modification affecte l’ensemble.
- Créent des modèles d’interférence pour guider les calculs vers une solution optimale.
Ces principes s’appuient sur les lois fondamentales de la mécanique quantique, sans dépendre d’une interprétation spécifique.
Des défis restant à surmonter
Malgré les avancées, les ordinateurs quantiques sont encore loin d’une utilisation pratique :
- Google a lancé un concours mondial offrant 5 millions de dollars pour trouver des applications concrètes.
- Les calculs actuels sont complexes mais souvent peu pertinents sur le plan commercial.
Conclusion : Une technologie fascinante, mais encore naissante
L’annonce de Google Quantum AI est une avancée prometteuse, mais elle soulève autant de questions qu’elle apporte de réponses. Bien que la puissance des ordinateurs quantiques soit impressionnante, prétendre qu’ils prouvent l’existence d’un multivers est prématuré. Ce développement reste une étape importante vers une informatique révolutionnaire, mais la route vers des applications pratiques est encore longue.