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La Terraformatisation de Mars : Une Possibilité Plus Simple que Prévu ?

La terraformation de Mars
Une Vision Artistique des Étapes Potentielles de la Terraformisation de Mars
Daein Ballard/Wikimedia Commons

La terraformation de Mars pourrait être plus réalisable que ce que les scientifiques avaient imaginé. Une nouvelle étude suggère que l’utilisation de minuscules tiges fabriquées à partir d’ingrédients martiens pourrait piéger la chaleur et réchauffer la planète rouge, rendant ainsi sa transformation plus accessible.

La Terraformatisation de Mars : Une Possibilité Réaliste ?

Une recherche publiée aujourd’hui dans Science Advances révèle une idée audacieuse pour rendre Mars habitable : injecter des particules microscopiques dans l’atmosphère martienne pourrait augmenter la température de la planète de plus de 10°C en quelques mois, rendant ainsi possible la présence d’eau liquide. Cette méthode nécessiterait environ 2 millions de tonnes de particules par an, mais celles-ci pourraient être fabriquées à partir des ingrédients couramment présents dans la poussière martienne.

Une Idée Innovante pour la Terraformatisation

La terraformation de Mars
Dall-E

Colin McInnes, ingénieur spatial à l’Université de Glasgow et non impliqué dans l’étude, remarque que c’est rare de voir une idée aussi innovante pour la terraformation. Selon lui, l’écart entre l’état actuel de Mars et son potentiel pour devenir habitable pourrait être plus étroit qu’on ne le pense. Mars, autrefois riche en eau, possède aujourd’hui de l’eau gelée dans les calottes polaires et sous le sol.

Avec une atmosphère mince et un soleil faible, les températures moyennes sont d’environ –62ºC, ce qui est bien plus froid que les températures les plus basses sur Terre. Pour rendre la planète rouge adaptée à la culture, à l’eau liquide et à la vie humaine, une augmentation significative de la température est nécessaire.

Utiliser le Mécanisme du Réchauffement Planétaire

Les chercheurs envisagent d’utiliser un mécanisme similaire à celui du réchauffement climatique sur Terre pour transformer Mars. Samaneh Ansari, doctorante à l’Université Northwestern et première auteure de l’étude, explique que l’idée générale est de créer artificiellement un effet de serre. Les scientifiques cherchent une substance qui, injectée en grandes quantités dans l’atmosphère, pourrait emprisonner la chaleur de manière similaire à la vapeur d’eau et au dioxyde de carbone sur Terre.

Des études antérieures avaient proposé l’utilisation de chlorofluorocarbones, des composés détruisant la couche d’ozone, ou de tuiles de gel de silice, mais ces méthodes seraient coûteuses en raison de la nécessité de transporter ces substances depuis la Terre, ce qui est presque impossible avec les technologies spatiales actuelles.

La Solution : Les Nanorods Martiens

Ansari et son équipe ont voulu tester les capacités de rétention de chaleur d’une substance abondante sur Mars : la poussière. Bien que la poussière martienne soit riche en fer et en aluminium, sa taille microscopique et sa forme sphérique ne sont pas idéales pour absorber ou réfléchir la radiation. Les chercheurs ont donc proposé de fabriquer des nanoparticules en utilisant le fer et l’aluminium présents dans la poussière martienne, sous forme de fines tiges de 9 micromètres, deux fois plus grandes qu’un grain de poussière martien et plus petites que les paillettes commerciales.

En simulant l’interaction de ces particules avec la lumière, Ansari a observé des effets « étonnamment importants » dans l’absorption et la réflexion des radiations infrarouges depuis la surface, des facteurs clés pour créer un effet de serre.

Impact et Faisabilité de la Méthode

Les modèles climatiques alimentés par ces nouvelles particules montrent que Mars pourrait se réchauffer d’environ 10°C en quelques mois, en utilisant 5000 fois moins de matériel que d’autres propositions de gaz à effet de serre. Bien que 2 millions de tonnes de particules représentent une quantité considérable — équivalente à environ six Empire State Buildings —, ces matériaux pourraient être extraits directement sur Mars, évitant ainsi le transport depuis la Terre.

Cependant, Juan Alday, chercheur postdoctoral en sciences planétaires à l’Open University, souligne que l’augmentation de la température n’est qu’une partie du processus pour rendre Mars habitable. L’atmosphère martienne contient seulement 0,1% d’oxygène comparé à 21% sur Terre, la pression est 150 fois inférieure à celle de la Terre, et Mars manque d’une couche d’ozone pour protéger des radiations ultraviolettes. De plus, même avec une température augmentée, les sols martiens pourraient rester trop salins ou toxiques pour la culture des plantes.

Perspectives Futures

La terraformation de Mars
Pixabay

Malgré ces défis, Ansari et ses collègues prévoient de fabriquer et de tester leurs nanorods en laboratoire, tout en explorant les effets de différentes formes, tailles et autres ingrédients comme le carbone et la magnétite.

Bien que la terraformation de Mars reste encore loin d’être réalisable, Edwin Kite, scientifique planétaire à l’Université de Chicago et co-auteur de l’étude, souligne l’importance de comprendre les climats et les écosystèmes terrestres pour envisager leur construction ailleurs. Les recherches en terraformation montrent comment il est crucial d’étudier notre propre planète pour pouvoir envisager des projets de grande envergure sur d’autres mondes.

Publié par Laurent tourelle

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