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Le plus ancien calendrier connu pourrait illustrer un impact catastrophique causé par une comète survenu il y a 13 000 ans

Crédit photo : Dr Martin Sweatman

Ce moment unique pourrait être à l’origine de la religion et de la civilisation. Selon une nouvelle étude, l’impact d’une comète il y a 13 000 ans pourrait avoir joué un rôle crucial dans l’émergence de la civilisation. Cet événement, que beaucoup de scientifiques considèrent comme hypothétique, pourrait être représenté sur le célèbre site de Göbekli Tepe. Les chercheurs suggèrent que certaines gravures sur ce site, qui est considéré comme le plus ancien calendrier solaire du monde, illustrent cet impact.

Göbekli Tepe, situé dans le sud de la Turquie, est un complexe néolithique pré-céramique datant d’environ 12 000 ans. En examinant un pilier finement sculpté sur le site, les chercheurs avancent que les symboles en forme de V pourraient correspondre aux jours de l’année, totalisant 365 marques réparties en 12 mois lunaires, avec 11 jours supplémentaires appelés épagomènes.

Le solstice d’été semble être représenté par une figure ressemblant à un oiseau, potentiellement associée à la constellation de la Vierge, où le soleil aurait été positionné à cette période de l’année. Cette figure porte un V autour du cou. Les chercheurs notent que d’autres représentations de personnages avec des colliers en forme de V sur des sites similaires sont souvent interprétées comme des « divinités contrôlant le temps ou créatrices ».

Les chercheurs de l’étude avancent que les gravures découvertes semblent suivre à la fois le mouvement du Soleil et les phases de la Lune, ce qui ferait de ce site le premier calendrier luni-solaire connu au monde. Plus surprenant encore, ces anciennes gravures semblent représenter les déplacements des constellations dans le ciel, indiquant une compréhension du concept de précession près de 10 000 ans avant sa première documentation par l’astronome grec Hipparque.

Vue d’amble du site de Göbekli Tepe / Image Wikipédia

L’aspect le plus frappant de l’étude concerne un autre pilier, qui semble dépeindre le passage des météores des Taurides à travers les constellations du Verseau et des Poissons sur plusieurs semaines. Ce phénomène météorique pourrait être lié à une collision avec une comète vers 10 850 avant J.-C., potentiellement responsable d’une mini-ère glaciaire appelée Dryas récent.

Cependant, il est crucial de souligner que l’hypothèse selon laquelle le Dryas récent serait causé par un impact est vivement contestée par de nombreux chercheurs, qui ne trouvent aucune preuve solide à l’appui de cette théorie. Malgré cela, les auteurs de l’étude suggèrent que Göbekli Tepe pourrait avoir été érigé pour commémorer cet impact hypothétique.

« Il semble que les habitants de Göbekli Tepe étaient des observateurs attentifs du ciel, ce qui est compréhensible étant donné que leur monde avait été dévasté par l’impact d’une comète », a expliqué le Dr Martin Sweatman, auteur de l’étude, dans un communiqué. Il ajoute : « Cet événement pourrait avoir catalysé la civilisation en introduisant une nouvelle religion et en stimulant le développement de l’agriculture pour s’adapter au climat plus froid. »

Dans leur article, les chercheurs développent cette hypothèse en suggérant que « la religion aurait pu déjà exister ailleurs, mais l’impact du Dryas récent aurait pu engendrer une forme nouvelle et catastrophique de croyances ».

« La peur est un puissant facteur d’organisation sociale, et l’impact du Dryas récent aurait sans aucun doute engendré une grande terreur et une profonde anxiété. Ainsi, cet événement pourrait avoir été un moteur pour les grands projets de construction à Göbekli Tepe et sur des sites associés », affirment-ils.

Les chercheurs suggèrent qu’une religion particulièrement effrayante, potentiellement centrée autour d’un « culte du crâne », pourrait avoir été le catalyseur d’une organisation communautaire à grande échelle et de la construction de structures monumentales, « marquant ainsi le début de la civilisation ».

L’étude est publiée dans la revue Time and Mind .

Publié par Laurent tourelle

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