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Les humains continuent d’évoluer sous nos yeux sur le plateau tibétain

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Les humains évoluent sous nos yeux sur le plateau tibétain

L’évolution humaine n’est pas terminée. Nous continuons de nous adapter aux environnements qui nous entourent, et ces changements sont inscrits dans notre corps. Par exemple, certains environnements peuvent être néfastes pour notre santé. Les alpinistes, par exemple, souffrent souvent du mal des montagnes, une réaction du corps à la baisse de la pression atmosphérique, entraînant une réduction de l’apport d’oxygène par respiration.

Adaptation au manque d’oxygène sur le plateau tibétain

Cependant, dans les hautes altitudes du plateau tibétain, où l’air contient beaucoup moins d’oxygène qu’à des altitudes plus basses, des communautés humaines prospèrent. En plus de 10 000 ans de colonisation de cette région, les corps des habitants ont évolué pour s’adapter à un air pauvre en oxygène, une situation qui, pour la plupart des humains, provoquerait une hypoxie, soit un manque d’oxygène dans les cellules sanguines.

Étude des réponses humaines à l’hypoxie

Image par Marie Stephan de Pixabay

Cynthia Beall, anthropologue à l’université Case Western Reserve, affirme que l’adaptation à l’hypoxie en haute altitude est particulièrement fascinante. Elle étudie cette réponse humaine depuis des années. Dans des recherches récentes, Beall et son équipe ont identifié des adaptations spécifiques des communautés tibétaines, notamment des traits qui améliorent la capacité du sang à fournir de l’oxygène.

Succès reproductif et adaptation évolutive

Les chercheurs ont examiné un marqueur clé de l’aptitude évolutive : le succès reproductif. Ce sont les femmes qui donnent naissance à des bébés vivants qui transmettent leurs caractéristiques à la génération suivante. Les traits qui permettent de maximiser la survie et la reproduction sont donc les plus susceptibles d’être transmis.

Étude des femmes népalaises vivant en altitude

Toutes les images / Pixabay

L’équipe de Beall a mené une étude auprès de 417 femmes âgées de 46 à 86 ans vivant à environ 3 500 mètres d’altitude au Népal. Les chercheurs ont relevé le nombre de naissances vivantes par femme, avec une moyenne de 5,2, ainsi que diverses mesures de santé et de physique, notamment les niveaux d’hémoglobine, une protéine essentielle au transport de l’oxygène dans le sang.

Hémoglobine et saturation en oxygène

Les femmes avec le plus grand nombre de naissances vivantes avaient des niveaux d’hémoglobine moyens, mais une saturation en oxygène élevée. Cela montre que ces adaptations permettent de maximiser l’apport d’oxygène sans épaissir le sang, ce qui pourrait alourdir la tâche du cœur.

Le rôle du cœur et des poumons dans l’adaptation

Les femmes ayant un haut taux de réussite reproductive présentaient également un débit sanguin élevé dans les poumons et un ventricule gauche du cœur plus large que la moyenne. Ces traits augmentent la capacité du corps à transporter et à distribuer l’oxygène dans tout l’organisme, ce qui est crucial dans un environnement où l’oxygène est rare.

L’impact des facteurs culturels

Les chercheurs notent que des facteurs culturels, comme le fait de commencer à procréer jeune et d’avoir un mariage de longue durée, jouent également un rôle dans le succès reproductif. Cependant, même en tenant compte de ces éléments, les adaptations physiologiques restent un facteur déterminant.

Un exemple de sélection naturelle en cours

Ces observations montrent un exemple clair de sélection naturelle en action. Comme le souligne Beall, comprendre ces adaptations permet de mieux appréhender les processus d’évolution humaine, illustrant comment les populations peuvent évoluer pour survivre dans des environnements extrêmes.

« Il s’agit d’un cas de sélection naturelle en cours », explique Beall . « Comprendre comment ces populations s’adaptent nous permet de mieux comprendre les processus de l’évolution humaine. »

La recherche a été publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences .

Publié par Laurent tourelle

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