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Les méga-El Niño pourraient avoir été à l’origine de la plus grande extinction massive de l’histoire de la Terre

Image par Matt Heinrichs de Pixabay

Les Méga-El Niños et la Grande Extinction

Une nouvelle hypothèse pour la Grande Extinction

Pendant des années, les scientifiques ont attribué la Grande Extinction, survenue il y a 252 millions d’années, aux éruptions volcaniques massives dans ce qui est aujourd’hui la Sibérie. Cependant, des recherches récentes suggèrent que les phénomènes météorologiques extrêmes, connus sous le nom de « méga-El Niño », pourraient avoir joué un rôle crucial dans cette extinction massive.

Les limites des théories volcaniques

L’idée dominante était que les éruptions volcaniques avaient causé une hausse rapide des températures mondiales en libérant d’énormes quantités de dioxyde de carbone (CO2). Ce réchauffement aurait entraîné une stagnation des océans et une baisse des niveaux d’oxygène, menant à la mort des créatures marines. Toutefois, cette explication ne parvient pas à expliquer pourquoi les espèces terrestres ont disparu bien avant les espèces marines.

La variabilité climatique comme facteur déterminant

Les recherches récentes, menées par le Dr Alexander Farnsworth de l’Université de Bristol, indiquent que le réchauffement climatique seul ne suffit pas à expliquer une extinction aussi dévastatrice. L’augmentation des gaz à effet de serre aurait non seulement réchauffé la planète, mais aussi accroît la variabilité climatique, rendant les conditions de vie encore plus extrêmes.

L’impact des phénomènes méga-El Niño

Les phénomènes El Niño, causés par les fluctuations de température de l’océan Pacifique, sont connus pour perturber le climat mondial. Ils peuvent provoquer des conditions météorologiques extrêmes, telles que des sécheresses dans certaines régions et des inondations dans d’autres. Au lieu de durer seulement un ou deux ans comme aujourd’hui, les phénomènes méga-El Niño de l’époque du Permien-Trias auraient persisté pendant une décennie, entraînant des conditions climatiques instables et extrêmes.

Les preuves fossiles et les changements climatiques

Pour comprendre l’ampleur du réchauffement au cours du Permien-Trias, Wignall, Farnsworth et leurs collègues ont analysé les isotopes d’oxygène dans des fossiles de petits organismes aquatiques disparus, les conodontes. Cette analyse a révélé une chute drastique des gradients de température aux moyennes et basses latitudes, indiquant des conditions de chaleur extrême partout sur la planète.

L’effet de boucle de rétroaction positive

Le phénomène méga-El Niño a créé une boucle de rétroaction positive, augmentant les températures et provoquant le dépérissement de la végétation. La réduction des plantes a diminué la quantité de CO2 éliminée de l’atmosphère et a perturbé la chaîne alimentaire, contribuant ainsi à l’extinction des espèces terrestres avant celles des espèces marines.

Conclusion : Une extinction presque totale

L’extinction du Permien-Trias a été si grave en raison de ces conditions climatiques extrêmes. Alors que les océans ont initialement été protégés des hausses de température, les conditions terrestres ont dépassé les tolérances thermiques de nombreuses espèces. Bien que la plupart des formes de vie n’aient pas survécu, quelques espèces ont réussi à s’adapter, préservant ainsi la vie sur Terre.

L’article est publié dans Science .



Publié par Laurent tourelle

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