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Oups, les scientifiques ont peut-être mal calculé notre calendrier de réchauffement climatique

Une étude sur les sclérosponges révèle un réchauffement climatique déjà dépassé

Des scientifiques de l’Institut des océans de l’Université d’Australie occidentale ont mené une étude sur les sclérosponges des Caraïbes, des éponges marines à longue durée de vie. Leur analyse a permis de créer une chronologie des températures océaniques remontant jusqu’aux années 1700, et les résultats sont inquiétants.

Bien que l’étude affirme que nous avons déjà dépassé 1,5 degré Celsius en 2020, certains scientifiques remettent en question la pertinence des données issues d’une seule région du monde pour comprendre la complexité thermique des océans. La question est alors de savoir si ces données peuvent véritablement refléter l’ensemble des océans planétaires.

Un objectif climatique sous pression

Il est impossible de ne pas avoir entendu l’appel à l’action mondial visant à « empêcher les températures de dépasser 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels ». Depuis plusieurs années, cette phrase est devenue un cri de ralliement pour les défenseurs de l’environnement.

Cet objectif ambitieux est issu de l’Accord de Paris sur le climat et fait référence à un seuil critique : dépasser une augmentation de température moyenne de 1,5 degré Celsius sur le long terme pourrait entraîner de graves dommages pour l’humanité et l’environnement.

Des éponges marines comme témoins du passé

Dans une étude publiée dans Nature Climate Change, des chercheurs de l’Université d’Australie occidentale ont utilisé les sclérosponges pour remonter dans le temps et analyser les températures océaniques. Ces éponges sont considérées comme des « archives naturelles », car elles croissent très lentement – seulement quelques fractions de millimètre par an – et capturent ainsi des informations climatiques dans leurs structures calcaires, similaires aux cernes des arbres ou aux carottes de glace.

En étudiant la relation entre le strontium et le calcium dans les squelettes de ces éponges, l’équipe a pu reconstruire les températures de l’eau depuis 1700. Le fait que ces éponges vivent dans les Caraïbes, où les principaux courants océaniques sont stables, a facilité la précision des relevés, en évitant les distorsions dues aux courants marins mondiaux.

Une découverte qui bouscule les estimations du GIEC

L’étude des sclérosponges montre que le réchauffement climatique a commencé bien plus tôt que ce que l’on pensait, avec une estimation qui précède de 80 ans les données du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). En 2020, la température des océans aurait déjà dépassé 1,7 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels.

Malcolm McCulloch, auteur principal de l’étude, a déclaré à l’Associated Press :

« Le tableau général montre que l’échéance du réchauffement climatique a été avancée d’au moins une décennie. En fait, le temps presse. »

Un débat sur la validité des données

L’ampleur de cette découverte a suscité des réactions partagées. Certains experts sont sceptiques quant à l’utilisation des données des sclérosponges pour contester les mesures instrumentales. Un scientifique, interrogé par LiveScience, a exprimé des doutes en affirmant :

« Il faut être crédule pour prétendre que les données instrumentales sont fausses en se basant sur les paléoéponges d’une région du monde… Honnêtement, cela n’a aucun sens pour moi. »

D’autres chercheurs souhaitent voir plus de données avant de remettre en cause les objectifs climatiques du GIEC, qui estiment actuellement que la température moyenne mondiale est d’environ 1,2 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels.

La réalité du réchauffement climatique en cours

Indépendamment de la discussion sur les sclérosponges, les signes du réchauffement climatique sont de plus en plus évidents. Le mois de janvier 2023 a été le plus chaud jamais enregistré, avec une température de 1,7 degré Celsius de plus que celle des niveaux préindustriels. Selon New Scientist, cela signifie que la Terre a dépassé 1,5 degré de réchauffement sur une base annuelle.

Bien que cela ne signifie pas que la température moyenne mondiale a franchi de manière permanente le seuil de 1,5 degré, il est clair que nous en sommes très proches.

Un changement climatique imminent

Quel que soit le pourcentage exact, une chose est certaine : le changement climatique est une crise mondiale qui exige une mobilisation immédiate et un passage à l’action. Pour préserver la planète et rendre l’avenir habitable pour les générations futures, il est impératif de réduire immédiatement les émissions de gaz à effet de serre.

Cela constitue non seulement un défi urgent pour la communauté internationale, mais aussi un impératif pour les générations futures, comme les éponges de mer nous le rappellent.

Un avenir incertain : l’urgence de l’action

La prise de conscience grandissante autour du réchauffement climatique montre qu’il est encore possible d’éviter les pires scénarios, mais il est de plus en plus évident que le temps nous manque. Les données recueillies par les chercheurs sur les sclérosponges marines, bien qu’elles fassent l’objet de débats, confirment que le réchauffement climatique a des effets bien plus précoces et importants qu’imaginé.

Cela souligne l’urgence d’agir pour limiter les émissions de carbone et mettre en œuvre des politiques climatiques ambitieuses pour éviter de franchir des seuils catastrophiques pour l’humanité et la planète.

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Publié par Laurent tourelle

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