On dirait que le principal coupable pourrait être des problèmes de communication.
Les effets de l’anhédonie sociale sur la satisfaction conjugale
Des études récentes montrent que les couples mariés ressentent une diminution de la satisfaction dans leur relation lorsque l’un des partenaires souffre d’anhédonie sociale, un trait caractérisé par une perte de plaisir lors des interactions sociales. Cette inadéquation entre les conjoints peut également entraîner une communication plus destructrice.
L’importance des interactions sociales
Les êtres humains sont souvent considérés comme des créatures sociales. De nombreuses recherches ont mis en avant l’impact négatif de la solitude sur notre santé physique et mentale. Les confinements et l’isolement vécus durant la pandémie de COVID-19 ont révélé les dangers d’une vie déconnectée des autres.
Certaines personnes, cependant, éprouvent moins d’intérêt pour les interactions sociales, et cela peut être attribué à un trait appelé anhédonie sociale. Contrairement à l’introversion ou à l’anxiété sociale, les individus souffrant d’anhédonie sociale ressentent moins le besoin d’appartenir à un groupe, car ces interactions ne leur procurent pas de plaisir.
Anhédonie sociale et relations
L’anhédonie sociale est souvent liée à divers troubles psychologiques, y compris la schizophrénie. En général, les individus affichant des niveaux élevés d’anhédonie sociale sont moins enclins à se marier ou à s’engager dans des relations à long terme, et lorsqu’ils le font, ils sont plus susceptibles de rencontrer des dysfonctionnements relationnels. Cette étude récente est la première à explorer l’impact de l’anhédonie sociale sur les deux partenaires d’un mariage.
Méthodologie de l’étude
L’étude a été menée entre 2011 et 2013 auprès de 100 couples hétérosexuels nouvellement mariés. Trois vagues de collecte de données ont été réalisées : une au début de l’étude, une après six mois, et une troisième après douze mois. Les couples ont répondu à des questionnaires visant à évaluer leur niveau d’anhédonie, les conflits relationnels, ainsi que leur satisfaction conjugale globale.
Résultats de l’étude
Les résultats ont montré que les personnes présentant des niveaux élevés d’anhédonie sociale étaient moins satisfaites de leur mariage, entraînant également des scores de satisfaction plus faibles chez leurs conjoints. Pour mieux comprendre ce phénomène, les chercheurs ont examiné les données de communication. L’anhédonie sociale était liée à des comportements de communication tels que la « demande-retrait ». Ce type de communication se manifeste lorsque l’un des partenaires refuse de s’engager dans la dispute, voire s’éloigne pendant la conversation, ce qui est perçu comme destructeur pour la relation.
De plus, un lien a été trouvé entre l’anhédonie et des taux plus élevés de communication par évitement-refus, souvent désigné comme le traitement silencieux. Dans tous ces cas, c’était le partenaire souffrant d’anhédonie sociale qui adoptait le plus souvent ces comportements, tandis que les résultats n’ont pas montré d’effet significatif sur la communication de l’autre partenaire.
Limitations de l’étude
Cependant, il y a certaines réserves concernant cette étude. Aucun couple de même sexe n’a été inclus, et les données ont été recueillies par auto-évaluation, ce qui peut introduire un biais. Les auteurs soulignent également que d’autres études sur des couples de jeunes mariés ont impliqué des échantillons beaucoup plus grands. De plus, le fait que seuls des jeunes mariés aient été inclus rend difficile une généralisation des résultats à long terme.
Conclusion
Les auteurs de l’étude concluent que cette recherche pourrait offrir une meilleure compréhension de l’impact de l’anhédonie sociale non seulement sur l’individu, mais aussi sur son partenaire.
Ils suggèrent que des recherches futures pourraient explorer plus en profondeur la dynamique relationnelle, indiquant que même si l’anhédonie sociale est souvent associée à des résultats négatifs, une approche plus nuancée devrait prendre en compte son impact sur les deux partenaires dans une perspective longitudinale.
L’étude est publiée dans le Journal of Personality .