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Une découverte incroyable montre des souris tentant de ranimer leurs compagnons tombés au combat

Une souris tente de ranimer un compagnon inconscient en tirant sur sa langue. (Sun et al., Science , 2025)

Des souris « témoins » tentent de réanimer leurs compagnons inconscients

Une découverte incroyable révèle que des souris « témoins » tentent de réanimer leurs compagnons tombés inconscients, suggérant que notre instinct naturel à aider ceux qui sont dans le besoin est profondément ancrée dans notre héritage mammifère.

Des réactions cérébrales et hormonales essentielles à l’aide

Les chercheurs ont observé des décharges électriques dans une région du cerveau responsable des fonctions involontaires. Ces décharges, associées à une augmentation des signaux hormonaux, semblent jouer un rôle clé dans l’activité de « premiers secours ».

Bien que ces secours pour les rongeurs impliquent davantage de morsures que pour les humains, le neuroscientifique Wenjian Sun de l’Université de Californie du Sud (USC) et ses collègues ont découvert que la technique de traction de la langue des souris permet d’élargir les voies respiratoires de leurs camarades inconscients, facilitant ainsi leur récupération.

Un circuit neuronal et des découvertes récentes

Une étude récente a également mis en lumière ce comportement et a identifié un circuit neuronal qui relie la traction de la langue à une excitation rapide chez des souris anesthésiées. Cela démontre que ce geste n’est pas uniquement instinctif, mais qu’il implique aussi des processus neuronaux complexes.

Un comportement partagé parmi les mammifères

Des comportements de sauvetage similaires ont été observés depuis longtemps chez des mammifères à gros cerveau, comme les dauphins et les éléphants. Les souris, quant à elles, sont connues pour aider leurs congénères lorsqu’elles sont piégées. Cependant, les comportements de type « premiers secours » n’avaient pas encore été étudiés en détail chez ces petits mammifères.

Les motivations des souris soignantes : un mystère à résoudre

Les chercheurs ne peuvent pas dire avec certitude si les souris soignantes ont consciemment l’intention d’aider, préviennent-ils. Toutefois, le fait que les souris continuent de tenter de sauver leurs compagnons pendant cinq jours consécutifs suggère que ces événements de réanimation ne sont probablement pas un simple effet secondaire de la curiosité, mais bien un comportement récurrent motivé par d’autres facteurs.

Les souris préfèrent réanimer des compagnons familiers

Les chercheurs ont découvert que les souris étaient plus enclines à tenter de réanimer des compagnons familiers plutôt que des souris inconnues. Ce biais de familiarité suggère que l’animal ne réagit pas simplement de manière réflexive aux stimuli, mais qu’il prend également en compte des aspects spécifiques de la situation, ainsi que l’identité de l’animal lorsqu’il décide de répondre.

« Ce biais indique que l’animal ne réagit pas de manière réflexive aux stimuli qu’il voit », a expliqué James Burkett, neuroscientifique à l’Université de Toledo, qui n’a pas participé à l’étude. « En fait, ils évaluent la situation et l’identité de l’animal avant d’élaborer leur réponse », a-t-il ajouté dans un entretien avec Jonathan Lambert sur NPR.

Une série d’expériences révélatrices

Dans leur série d’expériences, Sun et son équipe ont présenté à des souris en cage des compagnons dans différents états : morts, inconscients ou immobiles, certains étant familiers et d’autres inconnus de la souris « sauveteuse ».

Dans 50 % des cas, la souris consciente a arraché la langue de la bouche de son compagnon insensible. Ces souris ont toutes pu se rétablir et recommencer à marcher bien plus tôt que celles qui étaient restées seules.

« Ils commencent par renifler, puis se toilettent, et finalement ils interagissent physiquement de manière très intense », a expliqué Li Zhang, physiologiste à l’USC, dans un entretien avec Chris Simms pour New Scientist. « Ils ouvrent vraiment la bouche de l’animal et lui tirent la langue. »

Des comportements ciblés et un intérêt particulier pour la langue

Dans 80 % des cas, le sauveteur a retiré un objet que les scientifiques avaient placé dans la bouche de la souris anesthésiée. En revanche, les objets placés dans d’autres parties du corps, comme le rectum ou les organes génitaux, ont été complètement ignorés par les souris.

Des tentatives de réanimation ont également été réalisées sur des souris mortes, mais aucune tentative n’a été faite sur celles qui dormaient simplement.

L’activation de l’amygdale médiane et le rôle de l’ocytocine

Pixabay

Dans une troisième étude, des chercheurs de l’Université de Californie à Los Angeles ont découvert que l’amygdale médiane s’activait lorsque les souris étaient confrontées à des pairs inconscients. Cette activation était distincte de celle observée lorsque des souris interagissent avec un compagnon stressé, suggérant que les comportements de « premiers secours » impliquent un mécanisme cérébral séparé.

Sun et son équipe ont également observé une augmentation de l’ocytocine, une hormone du lien social, dans le noyau paraventriculaire des souris soignantes. Il est bien établi que ces deux régions du cerveau sont cruciales pour les comportements de soins.

Une impulsion partagée à travers les espèces

Les neuroscientifiques William Sheeran et Zoe Donaldson concluent dans un commentaire sur ces nouvelles études : « Ces résultats s’ajoutent aux preuves selon lesquelles l’impulsion d’aider les autres dans des états de détresse extrême est partagée par de nombreuses espèces. »

Cette recherche a été publiée dans Science .


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Publié par Laurent tourelle

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