Laurent tourelle
Une découverte fascinante a été faite dans une grotte en France, où des restes de Néandertaliens ont été trouvés. Parmi ces restes, les chercheurs ont identifié une hanche appartenant à un nourrisson humain moderne. Cependant, des différences frappantes entre cette hanche ancienne et celles de nourrissons plus récents ont conduit à des conclusions surprenantes. Une nouvelle étude suggère en effet que ce nourrisson pourrait représenter une lignée précoce d’Homo sapiens jusqu’alors inconnue.
La Grotte du Renne, située en Europe, est l’un des sites paléolithiques les plus intrigants.
Elle aurait été habitée pendant la période de transition entre l’émergence des humains modernes et le déclin des Néandertaliens. Dans cette grotte, des artefacts caractéristiques de l’ensemble techno-culturel châtelperronien ont été découverts. Cet ensemble a émergé pendant cette période de transition et suscite des débats quant à son origine.
La question de l’espèce responsable de la création de cette industrie châtelperronienne divise les chercheurs. Certains pensent que les Néandertaliens l’ont développée eux-mêmes, tandis que d’autres attribuent son origine aux humains anatomiquement modernes (Homo sapiens). Certains spéculent même que les deux groupes d’hominidés pourraient avoir collaboré. Jusqu’à présent, seuls des restes néandertaliens avaient été découverts dans les couches châtelperroniennes de la Grotte du Renne, bien que des fossiles humains modernes aient été trouvés dans d’autres grottes liées à cette période.
Dans le contexte de ce débat en cours, l’analyse du bassin récemment découvert pourrait potentiellement changer la trajectoire narrative. En comparant ce spécimen à deux os de la hanche infantile de Néandertal bien documentés et à ceux de 32 nouveau-nés humains récemment décédés, les chercheurs de l’étude notent une différence significative dans sa forme par rapport à l’ilium néandertalien.
En fait, sa morphologie semble beaucoup plus proche de celle des humains anatomiquement modernes (AMH).
Cependant, il est important de souligner que cette hanche ancienne présentait également des caractéristiques légèrement distinctes par rapport à la variation observée chez les nouveau-nés humains modernes. Plus précisément, elle affichait une « épine iliaque postéro-supérieure plus orientée latéralement ».
Les auteurs de l’étude avancent l’hypothèse que cette variation est due à l’appartenance de ce spécimen à une lignée humaine moderne qui présentait des différences subtiles par rapport aux humains actuels. Cette lignée jusqu’alors inconnue aurait probablement été présente au moment de la transition du Paléolithique moyen au Paléolithique supérieur, il y a environ 41 000 à 45 000 ans, coexistant avec les Néandertaliens.
En outre, la découverte de ces humains modernes anciens dans la Grotte du Renne suggère la possibilité d’une cohabitation avec les Néandertaliens au moment de l’émergence de l’ensemble techno-culturel châtelperronien. Cela implique que les fabricants de cet ensemble culturel pourraient avoir été des groupes où Néandertaliens et humains anatomiquement modernes coexistaient.
Cette coexistence pourrait avoir donné lieu à des échanges culturels et à une hybridation des techniques, conduisant au développement de l’ensemble châtelperronien. Dans cette hypothèse, les Néandertaliens auraient pu s’inspirer des avancées techniques de leurs voisins humains modernes, contribuant ainsi à la création d’une industrie hybride qui a prédominé dans certaines régions d’Europe jusqu’à l’extinction finale des Néandertaliens.
L’étude est publiée dans la revue Scientific Reports .
