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Un homme détruit une œuvre d’art rupestre vieille de 6 000 ans pour obtenir une meilleure photo pour Facebook

Image d’illustration/ Pixabay

Ce n’est pas ce que l’on entend habituellement lorsqu’on parle de faire quelque chose « pour Instagram ». Les autorités espagnoles enquêtent sur un homme de 39 ans après avoir découvert qu’il avait versé de l’eau sur des peintures rupestres vieilles de 6 000 ans, dans le but d’obtenir des photos attractives pour les réseaux sociaux, endommageant ainsi les œuvres.

Le Service de protection de la nature de la Garde civile espagnole (SEPRONA) a lancé une enquête en mai, après avoir découvert ces images sur Facebook. Les publications indiquaient qu’elles avaient été prises dans la Sierra Sur de Jaén, une chaîne montagneuse du sud de l’Espagne protégée en tant que patrimoine national.

« Les photographies montrent que de l’eau a été versée sur les peintures rupestres, les humidifiant pour les rendre plus visibles et obtenir une image plus nette », a déclaré la Garde civile dans un communiqué consulté par CNN.

Bien que cette action ait pu offrir à l’homme une meilleure vue des peintures pour son profil Facebook, il est probable que personne d’autre ne pourra plus jamais les voir dans leur état d’origine.

détruit une œuvre d'art rupestre
La « Grotte des Soleils » toute proche a également été la cible d’actes de vandales visant ses œuvres d’art anciennes. Crédit photo : Kordas via Wikimedia Commons ( CC BY-SA 3.0 )

Les roches sédimentaires présentes dans cette région de la Sierra Sur de Jaén sont des calcaires, solubles dans l’eau. En se dissolvant, les sels qu’elles contiennent peuvent former une croûte lors de l’évaporation de l’eau. Cette croûte, selon la Guardia Civil, pourrait causer des « dommages irréparables » aux peintures rupestres.

Comme beaucoup de ceux qui détruisent des vestiges historiques anciens l’apprennent à leurs dépens, « faites un effort, et vous le découvrirez » : l’homme est désormais sous enquête pour crimes contre le patrimoine historique, en vertu de la législation espagnole prévue par la Constitution pour protéger le patrimoine national pour les générations futures.

Ce n’est probablement pas ainsi qu’il imaginait lancer sa carrière d’influenceur en anthropologie.

Un exemple notable en France de destruction d’une œuvre d’art rupestre est l’incident survenu en 2017 à la grotte de la Vache, située dans le département du Lot. Un groupe de touristes a causé des dégâts en gravant leurs noms sur les parois de cette grotte préhistorique, qui contient des peintures et gravures datant de la période du Magdalénien.

Bien que ce ne soit pas un acte de vandalisme à grande échelle, cet incident a attiré l’attention sur la nécessité de protéger les sites préhistoriques contre les actes de dégradation. Les autorités ont condamné ces actions comme étant non seulement illégales mais aussi destructrices pour notre patrimoine culturel commun.

C’est en partie pour cette raison que de nombreux sites d’art rupestre situés dans des parcs nationaux sont gardés secrets. Il existe une règle non écrite parmi ceux qui découvrent ces sites : ne pas divulguer leur emplacement exact afin de préserver et protéger ces œuvres précieuses.

Si vous avez la rare chance de voir un fragment de l’histoire ancienne de l’humanité, qu’il soit caché ou accessible au public, il est important de ne rien toucher et d’utiliser les bouteilles d’eau uniquement pour boire.

Publié par Laurent tourelle

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